(Hélénon).
Pendant ce temps les voisines venaient aider pour la cuisine car il fallait nourrir tout ce monde. Pour cela il y avait les réserves maison comme dans toutes les fermes c'est à dire un cochon tué l'hiver précèdent,du confit d'oies ou de canards. Pour la boisson c'était du fait maison. Les vendanges à Becade avaient ceci de particulier c'est que le tonneau se trouvait dans la cave bien sûr mais juste sous le plancher de la cuisine et le jour des vendanges on poussait la table et on installait le pressoir sur une trappe qui ouvrait à cet endroit. On vidait les paniers de raisins dans le pressoir et le préposé à .la manivelle écrasait le raisin qui tombait directement dans la belle cuve en bois juste en dessous. Après quelques jours on mettait le vin en barriques. Je me souviens que je descendais dans le noir pour remplir la bouteille de vin car bien sûr il n'y avait pas de lumière dans la cave et le soir je faisais cela à tâtons et je savais < au bruit> si la bouteille était pleine.
Mon activité préférée était de garder les vaches ou les moutons.
L'hiver je m'installais sur un fagot à l'abri d'un genévrier dans les friches
et je lisais ou je rêvais .L'été en gardant les vaches je tentais de pêcher des
écrevisses dans le Dounech.....pendant que les vaches allaient dans le maïs de
chez Beaubie!!!! Jeanine s'en souvient
encore car de temps en temps elle gardait les vaches de Luguet dans un pré
juste à côté .Heureusement que la chienne, la Bergère, était intelligente et
faisait le travail à ma place. Elle tournait les vaches qui s'aventuraient hors
des limites. Il y avait deux chiens à Bécade : le Printemps que tout le monde
redoutait et qui gardait la maison et la Bergère qui était extraordinaire pour
garder les vaches ou les moutons mais pas les dindons. Je ne connais rien de
plus bête que les dindons. J'avais horreur de les garder. On devrait dire bêtes
comme un dindon plutôt que comme une oie. J'ai pratiqué les deux et je vous
assure qu'au championnat du monde les dindons sont gagnants.
La vie s'écoulait douce et
paisible jusqu'au jour ou nous avons failli nous faire écraser en sortant de
l'école , sur la route devant chez Durand. Nous avons su plus tard que c'était
des ...................