dimanche 24 mars 2013

Les souvenirs de Josette Lantié 3/3

À partir de ce moment là tous les dimanches de juillet et août il y avait une fête votive dans un village ou un lieudit des alentours. Le plaisir allait grandissant depuis l'instant ou on "montait le plancher" jusqu'au feu d'artifice du dimanche soir.

Il y avait 1 vélo à Bécade . Je le prenais pour aller à la fête dans la journée en faisant attention aux trous car les routes étaient plutôt cahoteuses et la grave blanche était terrible quand on tombait et qu'elle s'incrustait dans la peau. Les lieux habituels des fêtes où je pouvais aller étaient en-dehors de Savignac , Labarthe, Coste, Lacaussade et Saint Aubin.

Dans la série des distractions il y avait " la lessive" . Tout au long de l'année ,les draps et les torchons sales étaient empilés dans le grenier en tas bien séparés et une fois par an il y avait lessive!!!! C'était tout un cérémonial. Tout au long de l'hiver il fallait tamiser la cendre  du bois de chêne et la mettre à part. Le grand jour enfin arrivé un grand tonneau en bois était posé sur des trépieds dans " Lou Biel oustal" Les laveuses disposaient bien à plat au fond ,les draps et les torchons en alternant une couche de linge et une épaisseur de cendres. Pendant ce temps on mettait à chauffer de grandes quantités d'eau que l'on versait sur le mélange linge cendre. Quand le tonneau était plein on laissait mijoter au moins jusqu'au lendemain. Ensuite on ouvrait le robinet pour faire sortir autant d'eau que l'on pouvait. Puis direction le Dounech ou les laveuses frottaient  et tapaient le linge sur des planches en bois, puis le rinçaient et ensuite l'étendaient sur les haies entourant le pré entre la maison et le Dounech. Ce que j'aimais par dessus tout était le ramassage du linge. Il y avait tout un rituel, attraper les draps par les coins et les secouer pour les défroisser et ensuite les plier et les étirer. Je me laissais emporter par l'adulte qui était à l'autre bout du drap et qui se faisait un malin plaisir de me faire rouler dans l'herbe.

Un autre grand plaisir était d'aller aux champignons avec Sylvanie. Quelle joie de trouver ces beaux cèpes et les oronges que je n'ai jamais retrouvé depuis! puis la mise dans les boîtes  qu' Eléonore allait faire sertir à la forge de Geoges Laporte. J'adorais entendre quand je gardais les vaches et surtout selon les vents le bruit du marteau du forgeron.

J'ai dû revenir à Bégles pour faire ma communion et passer le certificat. Mais je suis revenue à toutes les vacances jusqu'à  mon mariage.

Dans mon cœur Savignac est mon pays."