C’est sur les
chemins de Savignac avec les Marcheurs du vendredi qu’est née l’idée d’une
randonnée sur le chemin de St Jacques appelé aussi GR 65.
J’avais
parcouru des portions les 2 années précédentes et je cherchais des «
amies chemin » pour poursuivre l’aventure.
Monique
Caumières s’est portée volontaire et nous avons confié l’organisation et la
recherche des hébergements à « La Pèlerine ». Il ne restait plus
qu’à s’entraîner, aidées par les copines du vendredi.
Le 5 juin
nous avons rejoint notre hôtel de Nasbinals en Lozère où nous avons
commencé notre régime aligot.
Le 6 juin vrai
départ avec la seule contrainte de la journée : descendre les valises pour
8 h pour que « la Malle postale » les emporte au prochain
hébergement. Nous partons pour une étape de 17 km qui commence sur le plateau
de l’Aubrac. Nous empruntons des drailles
(chemins de transhumance ) qui traversent les prés où paissent les
vaches de la race d’Aubrac aux yeux maquillés, au milieu d’une luxuriance de
fleurs. L’odeur des narcisses nous entête. Après Aubrac, en Aveyron, nous
descendons du plateau par des sentiers pierreux qui demandent une prudente
concentration jusque St Chély d’Aubrac.
Le 7 juin
étape de 24 km sous la bruine, avec beaucoup de dénivelé et quelques bonnes
surprises : offre d’un café dans un gîte d’hospitaliers et plus loin, une
bonne assiette de « farçou » sous un abri de jardin.
Arrêt à St Côme d’Olt avec
son église au clocher « tors » et derniers longs kilomètres sur Espalion.
Le 8 juin
étape courte de 11km. Montée jusque St Pierre de Bessuejouls, sur un
chemin raide au bord du ravin puis nous retrouvons un paysage différent avec
des cultures de céréales pour l’élevage des ovins. L’arrivée sur Estaing est
magnifique. Nous prenons le temps de visiter le village. On nous déconseille la
visite du château ( trop politisée)
Le 9 juin 16 km. Nous ne
regrettons pas d’avoir acheté des capes grand confort. La pluie tombe sans
arrêt et nous pique niquons sous les arbres. Route monotone. Heureuses
d’arriver tôt à l’hôtel de Golinhac fermé jusqu’à 17h30 pour raison
familiale. Nous pouvons quand même regagner nos chambres. Mais nos valises ne
sont pas arrivées. Tout s’arrange heureusement et nous pourrons nous laver et
nous restaurer.
Le 10 juin
dernière étape de 20 km. Faisons la route avec un hospitalier jusque Pomiès où
il nous sert un café bien chaud. A l’auberge d’Espeyrac nous sommes les
seules à consommer une bonne soupe de campagne et une omelette.
Nous traversons des
champs de triticale et d’orge d’hiver emplis de coquelicots et de bleuets. Nous
marchons beaucoup sur la route goudronnée et n’aimons pas du tout. Enfin est
signalée la descente de 30 mn sur Conques sur un chemin dangereux que des
locaux nous ont déconseillé ( sans doute à cause de notre grand âge ).
Nous prenons le risque. Nous devons nous arrêter pour laisser passer 4 VTT.
L’un d’eux fait une chute spectaculaire ce qui nous provoque un beau fou rire
….de fatigue.
Superbe village de Conques, étape
incontournable des pèlerins, des randonneurs et des touristes qui se rendent à
l’abbatiale Ste Foy pour y admirer les vitraux de Soulage et voir la relique de
Ste Foy « empruntée » à Agen.
Nous avons
réussi notre projet. Nous avons aimé ces chemins, sentiers, sentes, grimpettes,
raidillons, forestiers, herbeux pierreux terreux. Nous avons aimé ces villages,
leur patrimoine, ces maisons aux toits d’ardoise, ces paysages toujours
différents, ces ruisseaux et le Lot toujours présent.
Nous avons
fait de belles rencontres humaines, des personnes différentes mais toujours
positives, toujours prêtes à nous aider, avec qui nous échangeons impressions
et conseils. C’est l’esprit chemin.
Malgré
la fatigue physique normale, nous avons jeté toutes nos pensées négatives et
nous pensons déjà à la suite……
Brigitte Campagnac