Ce sont les romains qui ont introduit l’élevage des pigeons en Gaule. Dans le sud, l’influence du droit romain sur le respect de la propriété individuelle font que des pigeonniers peuvent exister y compris dans les propriétés non nobles, cependant à Savignac tous les pigeonniers notés sur le premier cadastre (1823) sont attachés à des maisons nobles. Après la révolution de 1789, le pigeonnier devient un emblème du droit paysan et beaucoup de pigeonniers seront construits au 19ème siècle.
L’élevage des pigeons est
né de la nécessité de trouver de la viande dans une alimentation surtout
végétale. En plus, les fientes ou colombine étaient utilisées comme engrais
dans les jardins, les vignes et la culture du chanvre indispensable à la
production de tissus (linge de maison et vêtements). Les plumes étaient
récupérées par les chiffonniers.
Les pigeons sont des
bisets domestiques qui se sont émancipés et devenus des fuyards vivants en
groupe. Très hybridés, ils sont de couleur très variable.
A Savignac, on peut recenser 10 pigeonniers ayant
abrité des pigeons. Deux tours en forme de pigeonnier ont été construites à La
Roque et à La Plaine de Bécade.
Claude Pons écrivait en 1971 que le petit patrimoine devait être conservé « quelques frais aujourd’hui prolongeront la vie de ces toits et de ces murs. Demain, les amateurs de résidences secondaires, amoureux des vieilles pierres, s’arrêteront intéressés ».
Il s’avère que Claude Pons
avait raison. Tous les pigeonniers de la commune ont été entretenus ou rénovés.
Les 3 pigeonniers
recensés en 1818 se situent à Jansat, Lauzel et Le Pergoire.
Le
pigeonnier de Jansat
Le propriétaire était Jean de Vassal d’Argenton qui fut maire
de Savignac en 1804 et 1805 et de 1815 à 1824. Ce pigeonnier est accolé à la
grange primitive devenue maison actuellement.
La surface à la base du
pigeonnier est de 15 m2, cependant il semble qu’il existe différents niveaux
entrainant une diminution de la surface sous toiture. La porte du pigeonnier se
trouve sur la façade sud (entrée actuelle de la maison).
Ce pigeonnier a une
particularité, il présente 2 angles droits au sud et 2 coins arrondis à l’est.
Le toit à 4 pans, à pente
douce, rectiligne est couvert de tuiles plates. Le toit est surmonté d’un épi
de faitage (récent). Sur la façade est se trouve une seule lucarne d’envol.
Le
pigeonnier du Pergoire
En 1823, le Pergoire
appartient à Allain Bach de Siorac,
propriétaire à Monflanquin. Cependant, ce bien était avant la révolution de
1789 la propriété de la famille de
Contenson, certainement la plus aisée de la paroisse.
Ce pigeonnier présente
toutes les caractéristiques du pigeonnier tour. Ce pigeonnier primitivement
isolé a été entouré de différents bâtiments agricoles et d’un four.
Ce pigeonnier est carré,
sa surface au sol est de 25 m2. Le bâti est en pierre et terre ou pierre et
mortier, les murs sont d’épaisseur variable entre 50 et 70 cm Le toit est à 4
pans avec une base incurvée ayant pour but d’éloigner l’eau des murs, les deux
aires d’envol sont situées dans le toit, l’une au sud, l’autre à l’est. Au
sommet du toit se trouvent deux épis de faitage récents.
Le pigeonnier est entouré
d’une petite corniche ou larmier, large de quelques cm, ayant pour but
d’empêche les prédateurs de grimper aux murs.
On accède à ce pigeonnier
par des marches en pierre. Un plafond en bois sépare l’intérieur en 2 parties.
Une échelle permet d’accéder à la partie haute ou la fiente s’accumule sur le
plancher. Une petite ouverture permet de faire entrer la lumière et de
renouveler l’air. Les nichoirs en bois étaient posés sous la toiture dans
l’épaisseur des murs. Les murs sont crépis avec du mortier de chaux.
Comme dans beaucoup de pigeonniers les aires d’envol ont été obstruées pour que les pigeons ne reviennent pas, ceux-ci causant trop de dégâts aux semis.