mercredi 31 mars 2010

Chung Yingco (prénom) dite Christiane

Le grand-père paternel, chinois, de Christiane était venu en Polynésie Française et est devenu commerçant en faisant du cabotage entre les différentes îles, son fils, le père de Christiane l'a rejoint au début du XXème siècle.
Les grands- parents maternels de Christiane, chinois, étaient venus comme enseignants dans une école chinoise à Tahiti.
Ses parents se sont mariés en Polynésie. Sa mère née en Polynésie Française, en raison du droit du sol était de nationalité française. Christiane est née à Papeete, (Polynésie).
La grand'mère côté paternel, restée en Chine gérait le domaine familial. Puis les parents de Christiane sont rentrés en Chine et le père est devenu "le maître" du domaine. Christiane qui devait prendre la succession de son père a reçu pendant 4 ans une éducation dans ce sens…. Un précepteur à la maison des domestiques, un cuisinier car Christiane n'avait pas le droit de manger de la viande avec des os, mais seulement du blanc de poulet ou de canard, du porc en petits morceaux et en plus elle devait manger seule. Elle n'avait pas le droit de jouer avec les autres enfants, mais un jour elle s'échappe et avec sa robe blanche en dentelle elle va ramasser des mures dans le cimetière où l'on enterrait les malades, un comble !! Le père apercevant cette marmaille a récupéré sa fille et frappé les gardes qui ne l'avaient pas surveillée. Christiane ne garde pas de bons souvenirs de cette période.

On peut faire une parenthèse montrant le mode de vie dans une grande famille aisée en Chine avant la révolution. L'arrière-grand-mère qui était "une maîtresse femme" récupérait les enfants abandonnés, les éduquaient, les envoyaient à l'école et ensuite ils travaillaient sur le domaine et quand ils se mariaient elle leur constituait une dot.
Elle servait aussi de banquier sans aucun papier mais sur parole, le jour de l'échéance, il fallait payer ou prévenir que l'on ne pouvait pas, sinon les représailles étaient féroces.

En 1949, débute la révolution et en 1951 la famille quitte la Chine. Le père de Christiane part clandestinement pour Hong Kong aidé par un membre de l'Ambassade de France, la mère étant française le rejoint sans difficulté. Ensuite, commence un long périple, vers l'Australie en bateau, puis en avion pour Nouméa, puis le bateau pour Tahiti, le périple a duré un an et demi. Là, il monte la première savonnerie de Tahiti ; ARİİ qui en tahitien veut dire prince.
Après l'école chez les sœurs de Saint Joseph de Cluny où on lui donne le prénom de Christiane et ou elle apprend le français, elle entre dans la vie active. Après avoir travaillé dans le commerce, elle intègre la Banque d'Indochine où elle gravit les échelons pour terminer secrétaire de direction avec des horaires qui nous étonnent : 6 h à 23 h, pas de dimanche, pas de jour férié…

Christiane rencontre François en 1966 et ils se marient en 1967. Ils ont 3 enfants : une fille à Tahiti, un fils en Alsace, une fille à Savignac Lila et 5 petits enfants.

A la retraite, ils souhaitent se rapprocher des enfants, ils ont le choix entre l'Alsace et Villeneuve où habitait leur fille. Après avoir visité beaucoup de maisons, ils achètent une maison à Labarthe en 1995, ils la revendront en 2007. Ils sont locataires à Savignac en attendant que leur maison des Fontanelles soit habitable. Ils retrouvent une nouvelle jeunesse car les projets entretiennent le moral.
La famille Duron a choisi de s'installer à Savignac car elle avait apprécié les bonnes relations établies avec le voisinage.